Éléna Salah
Isolées de leur sujet d’origine, ces sculptures sont déduites de photographies provenant d’architectures de cimetières visités dans différents pays. Ces lieux de repos, significatifs des représentations mémorielles selon les cultures, développent des formes commémoratives plus ou moins connues.
La recherche s’est basée sur l’extraction de certains de ces éléments en vue de soutenir la notion
de disparition et d’effondrement face à la construction. Ces sculptures en céramique sont calculées par déduction des proportions d’une image photographique qui n’en révèle qu’une partie. L’espace photographique devient le fragment archéologique d’une forme à reconstituer.
Face à ses éléments architecturaux, la technique de la taille de pierre s’est imposée comme restitution de l’histoire inversant ainsi le processus d’une partie vers un tout. Sculpter des pierres dans un bloc de terre à partir d’une image, c’est s’arranger du réel et agencer l’invisible pour obtenir une forme souvent géométrique.
Le calcul des proportions existantes de l’image s’associe à une déduction arbitraire de la forme finale. Ce tout ne s’intégrant plus dans aucun édifice s’isole à nouveau en fragment. Un temps du tassement qui concentre les éléments vers le sol.